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logemENTS dE tRanSitiOn
MiLiEU DE viE EncaDRÉ POUr UnE DUrÉE DE 3 MOis À 3 ans
PAQ gère 16 studios pour les femmes et les hommes autochtones : 9 pour les hommes, 6 pour les femmes et 1 pour les personnes à mobilité réduite. Le
Programme de logements de transition offre un milieu de vie encadré pendant 3 mois à 3 ans
à des personnes qui ont besoin de stabilité et qui souhaitent avoir l’occasion de se trouver un logement permanent. L’équipe des logements de transition utilise des stratégies d’intervention culturellement adaptées aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis. Elle accompagne les résidents pour prévenir les retours à l’itinérance et appuie les membres de la communauté pour les aider à développer une certaine stabilité à long terme.
La durée moyenne des séjours dans les logements de transition est de 1,3 an, et l’âge moyen des résidents est de 39 ans. Actuellement, on y trouve 36 % de femmes et 63 % d’hommes.
nOs HisToireS
PUTULIK QUMAK
Je m’appelle Putulik et je suis un Inuit originaire de Cape Dorset, au Nunavut. J’ai 5
frères et sœurs, mais nous n’avons pas tous grandi ensemble. Après la mort de mon
père, qui est arrivée quand j’étais assez jeune, ma mère a déménagé à Montréal pour
se rapprocher de sa famille. C’est mon grand-père qui m’a élevé. Il m’a appris comment
chasser, camper, sculpter la pierre de savon et couper de la viande selon les méthodes
traditionnelles. Je suis allé à l’école secondaire, mais j’ai décrochée. Après l’école, j’ai
habité pendant deux ans au Manitoba avec une famille amie de la nôtre. J’ai ensuite
suivi un programme d’études professionnelles, mais je ne l’ai pas terminé non plus. Je
suis revenu à Montréal il y a 24 ans pour me rapprocher de ma mère. J’ai eu de la
difficulté à rester sobre et j’ai été sans-abri pendant un moment. Pour être sobre et le
rester, j’utilise les enseignements de mes ancêtres, je demande de l’aide à mes aînés et
je m’écoute. Les méthodes traditionnelles m’aident beaucoup. À mon arrivée à
Montréal, je suis entré en contact avec l’Association des Inuits du sud, qui m’a fait
travailler de temps à autre comme boucher. J’ai aussi visité le Centre d’amitié et
Résilience Montréal, et c’est là que j’ai entendu parler de PAQ. J’ai commencé à dormir
au refuge de PAQ parce que l’alcool n’est pas permis et parce que c’est un endroit
calme, ce qui est très important pour moi. J’ai beaucoup de tantes et de nièces ici à Montréal. Je reste aussi en contact avec ma famille plus éloignée en les appelant, en publiant des messages sur Facebook et en leur envoyant des photos. La dernière fois que je suis allé à Cape Dorset, c’était pour l’enterrement de ma mère en 2009. Ça a été très difficile. En janvier 2022, après une longue attente, j’ai finalement été accepté dans un logement de transition de PAQ. J’habite sur le meilleur étage du logement, le plus haut, et mes
voisins sont silencieux. Je suis très, très heureux ici. Les gens me demandent parfois si je veux retourner à la maison, mais ma maison c’est Montréal maintenant. J’ai de la famille et des amis ici, et plusieurs choses, comme les repas, ne coûtent pas aussi cher que dans le Nord. C’est difficile de trouver du travail parce que je parle l’inuktitut et l’anglais, et non le français, mais j’espère travailler cet été pour l’Association des Inuits du sud, peut-être comme boucher ou comme préposé à l’entretien.
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